Protégeons le Gravelot à collier interrompu...
Page réalisée avec le concours du CPIE Marennes-Oléron (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Marennes Oléron) ...
Le Gravelot à collier interrompu ...
Le déclin des populations de ce petit échassier justifie son statut de protection (espèce vulnérable) en France.
La fragilité du gravelot tient à son mode de reproduction :
- l'oiseau niche sur la laisse de mer et le pied de dune, dans une petite dépression creusée à même le sable ;
- la femelle y pond 3 œufs de couleur sable, presque invisibles, que le couple couve pendant un mois ;
- les jeunes suivent leurs parents dans la végétation de la dune et ne prennent leur envol qu'un mois plus tard.
La période de reproduction s'étend de mi-avril à l'été, au cours de laquelle les gravelots ont besoin de tranquillité ; mais nids et poussins sont victimes de leur discrétion face à l'affluence croissante des promeneurs (dérangement, piétinement, destruction par les chiens non canalisés) et au nettoyage mécanisé sur les plages, menaces qui s'ajoutent à la pression des prédateurs naturels (goélands, corneilles, renards…) ainsi qu'aux aménagements et à l'érosion. Seuls 20 % des œufs aboutissent à l'envol de poussins.
Le balisage de périmètres de protection des nids et l'information du public sur la fragilité du milieu dunaire sont des mesures nécessaires à la préservation du gravelot à collier interrompu sur les côtes oléronaises.
Je me présente ...
Le Gravelot à collier interrompu est un limicole trapu à bec court. Sa silhouette est ronde comme un galet et courte sur pattes.
Le Gravelot à collier interrompu est plus clair que les autres gravelots Son bec et ses pattes varient entre le gris et le noir. Il a le dessous du ventre et le front blanc. Son signe distinctif est son petit collier fin qui ne fait pas tout le tour de son cou.
Il mesure entre 15 et 20 cm.
En vol, les ailes du Gravelot à collier interrompu présentent une nette bande blanche, qui permet de le distinguer du Petit gravelot (mais pas du Grand gravelot). Le vol est vif.
Oiseaux très nerveux, ils parcourent la vasière et le haut de plage en alternant marche rapide et courte pause.
Au bord de mer, les troupes de gravelots suivent typiquement le mouvement de va-et-vient de l'eau afin de dégoter des invertébrés dans les laisses de mer.
En hiver, la plupart des individus migrent dans le bassin méditerranéen jusqu’en Afrique de l’Ouest. Mais les littoraux Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord, peuvent être fréquentés par quelques individus.
Le Gravelot à collier interrompu se nourrit principalement sur la laisse de mer. Il y capture des invertébrés tels que des vers marins, de petits mollusques et crustacés mais également des coléoptères, diptères et autres insectes ou araignées.
Téléchargement de la fiche biodiversifiante sur le Gravelot à Collier Interrompu ...
En savoir un peu plus ... et comment le protéger ...
N'hésitez pas à cliquer sur l'image pour découvrir le dépliant ...
Dépliant disponible en téléchargement ...
Il niche sur la plage ...
Depuis quelques semaines, les Gravelots à collier interrompu s'installent sur les plages de Charente-Maritime, en particulier sur Oléron. Ces oiseaux protégés ont pour habitude de pondre leur œufs au pied des dunes, dans la laisse de mer. Le nid, si nous pouvons l’appeler ainsi, est très rudimentaire et à peine visible.
Ce petit échassier est très spécial. C’est l’un des rares oiseaux à nicher directement sur les plages, juste à la limite des grandes marées hautes, dans la laisse de mer ou en bas de la dune. Cette particularité lui vaut bien sûr quelques déboires : dérangement, écrasement par des gens ou des chiens… Sur nos plages très fréquentées, il a bien du mérite.
En toute discrétion ...
Le nid est rudimentaire : un léger creux, parfois entouré d’algues. La femelle y dépose généralement 3 œufs. De couleur claire et mouchetée, ils se confondent avec le sable, tout comme la femelle d’ailleurs dont le plumage est nuancé de gris et de beige. Tout cela rend difficile leur repérage, aussi bien pour les prédateurs naturels (renards, goélands, corneilles...) que pour les hommes qui veulent les protéger ou au moins éviter de marcher dessus.
Sur la photo ci-contre, on aperçoit 3 poussins. Pas facile, n’est-ce pas ? Entre avril et juin inclus, pendant 3 mois donc, il convient de faire très attention. Cet oiseau protégé est en déclin un peu partout, du fait de ces dérangements, de l’érosion, de l’aménagement ou du nettoyage intensif de certaines plages.
En connaissant cette espèce, en sachant identifier les signes de sa présence, espérons que les usagers des plages auront à cœur de préserver sa nidification et son avenir.
L’an passé, grâce à a vigilance de tous, le nombre de nichées réussies a été multiplié par deux !
Quel acteur !
Pour protéger son nid, sa première stratégie est donc le camouflage. Mais si la menace s’approche, les adultes essayent une autre technique : la diversion. Ils s’éloignent du nid et attirent l’attention, en faisant semblant d’avoir une aile cassée qui traîne sur le sable, en boitant et en criant. Tout prédateur va être attiré par cette proie facile. Quand il se rendra compte de la supercherie, il sera à bonne distance des œufs.
Si vous observez ce phénomène, c’est que vous êtes trop près d’un nid : stoppez net, éloignez vous en passant par le côté où est la mer.
Cela permettra à l’oiseau de retourner couver
Des poussins nidifuges ...
La plage, c’est sympa, mais quand on est tout petit et qu’on ne sait pas voler, ce n’est pas un endroit sûr. Quelques heures seulement après leur éclosion, dès qu’ils peuvent monter sur leurs pattes, les poussins vont suivre les parents vers la dune où la végétation leur offrira plus de sécurité.
En général, si la nichée est détruite, une ponte de remplacement a lieu. Ainsi, la période de nidification peut s’étaler jusqu’à mi-juillet.
Migrateur, mais pas toujours ...
La plupart des gravelots à collier interrompu passent l’hiver sur les bords de l’ouest de la Méditerranée, ou à l’ouest de l’Afrique du Nord, en Mauritanie par exemple.
Avec le changement climatique, certains individus sont vus ici toute l’année. Ils peuvent trouver de quoi se nourrir : les petits invertébrés des plages et des estrans.
Sur Marennes-Oléron, on rencontre deux espèces proches, le grand et le petit gravelot (leurs colliers ne sont pas interrompus !).
Les scientifiques ont d’ailleurs tendance à classer notre « GCI » avec les pluviers...
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Date de dernière mise à jour : 12/04/2022